Barthélémy BURDIN est le fils ainé de Claude BURDIN, cultivateur, natif de Saint-Symphorien-de-Lay (Loire), et de Jeanne Marie ROISSON, native de Tarare (Rhône). il est né le 23 avril 1810 à Saint-Marcel-l'Éclairé (Rhône). 

Sa famille

Il épouse à Anse (Rhône) le 3 juillet 1839 Françoise DAOÛST, née à Anse le 14 octobre 1822, fille de Pierre DAOÛST, propriétaire, et d'Antoinette BÉRERD. De son épouse décédée le 25 juin 1896, il eut quatre enfants :

  • Anne Virginie, née à Anse le 15 juillet 1840, qui se mariera avec Barthélémy MARTINON,
  • Benoîte Françoise, dite Fanny, née à Anse le 1er mai 1842, qui épousera Benoît BURDIAT,
  • Marie Céline, née à Anse le 18 janvier 1847, qui deviendra religieuse sous le nom de Soeur Marie Ursule,
  • Georges Pierre François, né le 2 juin 1864 à Saint-Rambert-L'Îsle-Barbe (Rhône), futur professeur de lettres, qui épousera Jeanne GARNUCHOT.

Sa carrière

Il s'engage le 9 mars 1831 au 5ème régiment de chasseurs. Il est promu brigadier le 16 mai 1833, puis maréchal des Logis en septembre 1835, et libéré le 9 mars 1838. Revenu à la vie civile, il demande à entrer dans la Gendarmerie ; le 7 juin 1838 il est admis comme gendarme à cheval et nommé à Anse (Rhône).

Brigadier en juin 1844, il est envoyé à Lamure-sur-Azergues (Rhône) en pleine montagne. Ses qualités de sang-froid de bravoure et de décision y trouveront leur champ d'action. Les insoumis sont nombreux, cachés dans la montagne ; les guerres de l'empire, dont le souvenir est présent, font que beaucoup de jeunes gens hésitent à se présenter à la conscription et préfèrent être déclarés insoumis ; pendant vingt ans, ils ne peuvent figurer sur aucun acte civil, et, bien entendu, ne peuvent se marier.

Les gendarmes étaient chargés de les rechercher, et, de ce fait, pas toujours très bien vus dans le pays. Par sa parole persuasive et son autorité morale, Barthélémy BURDIN sut en ramener un grand nombre ; certains, par la suite, sont venus le remercier. Malheureusement il n'en était pas toujours ainsi. Un jour on signale qu'un insoumis est caché dans telle maison. Le brigadier BURDIN s'y rend avec un de ses gendarmes. Ils trouvent la maison barricadée : impossible d'y entrer. Barthélémy n'hésite pas ; il voit le soupirail de la cave ; c'est par là qu'il entrera. La tête la première, il se laisse glisser... et de là, il arrive dans la maison. Réunis derrière la porte d'entrée, les habitants l'attendent armés d'un fusil et de bâtons. Quel est leur étonnement en voyant surgir le brigadier, qui, pour toute arme, a son pistolet non chargé !

Par sa parole, son maintien énergique, il en impose si bien qu'il ramène avec lui l'insoumis sans qu'il y ait eu ni coups, ni blessure.

C'est en 1848 à Lamure que Barthélémy BURDIN fut décoré de la Légion d'Honneur.

En cette fin d'année 1847, l'orage gronde de toutes parts ; les émeutes, les grèves éclatent. À Grandris, près de Lamure, les ouvriers d'un tissage qui travaillent pour une usine de Villefranche refusent de continuer le travail, sans une augmentation de salaire. Se sentant appuyés par le maire, ils font annoncer la grève par le tambour de ville ; deux voitures de marchandises prêtes à partir pour Villefranche en sont empêchées par les émeutiers. Les patrons ont recours à la Gendarmerie ; le brigadier BURDIN et deux de ses gendarmes sont envoyés sur les lieux. Barthélémy parvient à se saisir des deux principaux meneurs. Il essaie de les emmener ; les émeutiers s'y opposent. Pour se soustraire à leur poursuite, le brigadier entre, avec ses prisonniers et ses gendarmes, dans une maison. Celle-ci est bientôt cernée par deux ou trois cent ouvriers poussant des cris de haine. Le brigadier envoie un de ses hommes chercher du renfort à la brigade. Pris de panique, le gendarme part, oublie de prévenir,... et ne revient pas. Que faire ? On ne peut pourtant s'éterniser dans cette maison, d'autant plus que le propriétaire est affolé par les cris des émeutiers qui menacent de mettre le feu à la maison. On finit par indiquer au brigadier un passage par derrière, pour partir. Barthélémy tient à emmener ses prisonniers et ceux-ci espèrent bien pouvoir lui échapper. Il émane de sa personne une telle force, et de ses paroles, une telle persuasion, qu'il obtient que les prisonniers le suivent. Ils partent tous les quatre ! Le brigadier et le gendarme, à cheval, les prisonniers entre eux deux. Leur départ est découvert ; la poursuite recommence. Il leur faire suivre un chemin creux. Les émeutiers les criblent de projectiles de toutes sortes. Malgré tant d'obstacles, ils parviennent sains et saufs à la gendarmerie, avec leurs prisonniers.

Biographie de Barthélémy BURDIN faite par son petit-fils Barthélémy MARTINON dans son histoire de la famille MARTINON, 1938

Par décrêt du 31 janvier 1848, Barthélémy BURDIN est fait Chevalier de la Légion d'Honneur pour avoir "par son courage, sa bravoure et son sang froid su s'emparer de deux meneurs qu'il réussit, malgré les dangers et les difficultés, à ramener avec lui sans qu'il y ait eu effusion de sang". Il est alors à la 19ème légion de gendarmerie. De Lamure, le brigadier BURDIN est nommé maréchal des Logis à Lyon fin août 1849, puis maréchal des Logis chef à Macon le 30 juin 1852. C'est là que, touché par l'âge, il prendra sa retraite à la fin de l'année 1856 comme sous-officier de gendarmerie.

Une reconversion en chef de gare

Relativement jeune encore, surtout plein d'activité, il demande à entrer à la Compagnie du Chemin de Fer de Paris à Lyon, futur P.L.M., où de nombreux réseaux viennent de se construire. Les notes de son livret militaire font qu'il est, de suite, accepté et nommé en septembre 1859 comme chef de gare à Saint-Rambert-l'Île-Barbe (Rhône) où la gare est à peine terminée. Il y restera encore quelques années, avant d'aller jouir, après quinze ans de service, d'un repos bien gagné dans la maison de famille des DAOÛST à Anse (Rhône) où il meurt le 4 juin 1877. On notera au passage que le calcul de sa retraite est égal à un tiers de la moyenne de son salaire sur les six dernières années.

Sources et documents