Lorsque la guerre éclate, Emile Marie Georges NAUDIN est Ingénieur des Ponts et Chaussées, et habite à Breil (Alpes-maritimes). Il travaille alors sur les infrastructures ferroviaires dans la région. Il est mobilisé le 6 août 1914, à l'âge de 35 ans, et rejoint le 168ème régiment d'infanterie le 23 octobre 1914. Il passe ensuite au 368ème régiment d'infanterie constitué à partir des réservistes du 168ème.Il passe sergent le 7 juin 1915. Le 4 juillet 1915, il est porté disparu lors des combats à Bois-le-Prêtre avec la 18ème compagnie sur la commune de Montauville près de Pont-à-Mousson (Meurthe-et-Moselle). Il a en fait été fait prisonnier par les Allemands.

Il est interné le 6 juillet au camp d'Elenberg Landau en Rhénanie-Palatinat (Rheinpfalz) près de Karlsruhe, puis sera transféré ensuite (probablement le 4 août) au camp de Kassel situé dans la région de Hesse-Nassau, au sud de Hanovre. Le camp de Kassel est surnommé le "camp de la Mort" car il a été ravagé par plusieurs épidémies de typhus. Les conditions de vie y étaient très dures. Les prisonniers dormaient à même le plancher des baraquements. C'est en 1917 depuis le camp de Kassel qu'il envoie les photos ci-dessous. 

Il indique au verso de la carte postale qu'il est alors au IIIème bataillon, 11ème compagnie, groupe 77/3 comme l'indique son insigne. A côté de lui sont assis, un sous-officier du 162ème, et à la gauche du banc, un sous-officier du 9ème. Debout en uniforme clair, c'est un soldat du 368ème (IIème bataillon, XIème compagnie, groupe 77/6). A sa droite, un prisonnier russe identifié grâce à sa boucle de ceinturon portant l'aigle à deux têtes (XIème compagnie, groupe 5/10), avec le chiffre 28 sur son épaulette gauche. Le numéro de groupe désigne sans doute le numéro du baraquement dans lequel il était logé.

Georges porte ici un uniforme du 368ème. Au dos de cette deuxième carte postale, il est écrit : NAUDIN Georges, 11ème compagnie, groupe 77/3, Cassel 18 Octobre 1917. Le soldat debout à droite (11ème compagnie, groupe 92/13) est du 148ème. Le grand barbu au milieu est du groupe 77/2, donc sans doute un colocataire du baraquement 77. Quant au soldat de droite, dont la chaîne de la montre gousset dépasse de la poche, il est du groupe 71/2.

Il quitte Kassel le 2 juillet 1918 et est hospitalisé en Suisse le 3 juillet 1918 à Wilderswil dans le canton de Berne, où environ 190 soldats français sont internés dans les hôtels de la ville. Il intégrera le convoi de rapatriement du 2 décembre 1918 et arrivera à Lyon le 4 décembre 1918.

Il y a eu environ 475 000 prisonniers français détenus en Allemagne pendant la Première Guerre mondiale.

Sources et documents